[Ciné] Le Cas Richard Jewell

20 décembre 2020

« Celui qui trouve la bombe, c’est comme celui qui trouve le corps… »

19 février 2020 / 2h 09min / Drame

De Clint Eastwood

Avec Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Kathy Bates

Nationalité américain

Synopsis : En 1996, Richard Jewell fait partie de l'équipe chargée de la sécurité des Jeux d'Atlanta. Il est l'un des premiers à alerter de la présence d'une bombe et à sauver des vies. Mais il se retrouve bientôt suspecté... de terrorisme, passant du statut de héros à celui d'homme le plus détesté des Etats-Unis. Il fut innocenté trois mois plus tard par le FBI mais sa réputation ne fut jamais complètement rétablie, sa santé étant endommagée par l'expérience.

Je crois que je l’ai souvent dis sur ce blog, mais un des réalisateurs que j’aime suivre par dessus tout c’est Clint Eastwood. J’aime son style et surtout ce que j’apprécie, c’est que même ses films les moins réussis restent toujours agréables à regarder ( je pense notamment à Au delà).
Donc quand j’ai vu les premières bandes annonces de son film sur l’affaire Jewell, que je ne connaissais pas du tout pour être honnête. J’ai su que j’allais courir le voir.
Et comme à chaque fois je ne regrette pas.
Ce que j’aime chez ce réalisateur, c’est d’avoir un film réalisé sans « fioritures », il va souvent à l’essentiel, j’adore ça.
Sa réalisation est discrète et fluide mais permet de mettre en exergue la complexité de la société et des sentiments humains. Alors certains trouveront certainement sa réalisation classique, mais c’est sa marque de fabrique et surtout il le fait tellement bien.

Je ne sais pas si beaucoup d’entre vous connaissez ce fait divers, où ce pauvre bonhomme a été traité aussi rapidement en héros qu’en pestiféré ! Mais la découverte de cette histoire m’a totalement emballée (en fait pratiquement tous les films vus avant le confinement et la fermeture des cinés, m’ont conquise, j’avais bien choisi).
J’ai trouvé le regard de Clint profondément humain, et comme pour le film La voie de la justice, j’ai été outrée par l’injustice qui règne parfois aux USA (et certainement ailleurs, mais bon les histoires vues se déroulaient aux USA).
Gros point fort également de ce film est le casting tout simplement parfait ! Il n’y a aucun acteur qui ne tire pas son épingle du jeu, mais le trio, Paul Walter Hauser qui joue Richard Jewell, Sam Rockwell qui joue son avocat Watson Bryant et Kathy Bates qui joue la mère Bobi Jewell, est incroyable.
J’ai adoré leurs interprétations.

Je connaissais peu Paul Walter Hauser, je crois que je ne l’avais vu que dans Blackkklansman (que j’avais adoré aussi), il m’a bouleversé, entre son coté naïf et finalement par moment assez bizarre, et son coté profondément américain. Je l’ai toujours trouvé très juste.
Sam Rockwell lui est partout en ce moment ! Puisqu’il était aussi à l’affiche du fabuleux Jojo Rabbit. Dans ce film, en plus d’être un acteur parfait, il est l’atout comique, mais un comique très « satirique » très verbal, presque à l’anglaise. J’ai adoré son rôle et ce qu’il en a fait.
Et enfin on ne présente plus Kathy Bates, elle est l’atout « sensible » du film. Elle joue cette mère avec tant de dévotion, tant d’amour.
Ce film continue (ou termine je ne sais pas ce que prévoit encore Clint), la saga sur les héros ordinaires américains, oui car ce film est finalement dans la même veine qu’American Sniper ou le génial Sully. Il montre des hommes normaux dont des actes extraordinaires vont médiatiser et en faire des héros.
Dans ce film, Clint écorche aussi pas mal les médias en tout genre, et même si l’histoire n’a rien à voir, en France on a aussi vu avec l’Affaire Gregory, que la presse, les reporters peuvent « couler » des affaires, créer des héros mais aussi créer des coupables aussi rapidement.
Le Cas richard Jewell est en quelques mots, un film brillamment mis en scène, prenant tout du long des 2h, avec un casting impressionnant. Encore une perle du réalisateur de 90 ans.